Le regard de la jeune fille errait sur la façade de cette petite maison, ni masure ni bourgeoise, que sa famille et elle s'apprêtaient à quitter. A jamais... Son visage au teint pâle se tourna vers le couple, si uni, que formaient ses parents. Sa mère ne pouvait retenir ses larmes, troublée et inquiète. Oui, elle avait cédé aux requêtes, de plus en plus pressantes de son époux adoré et qui lui suggéraient de laisser leur petite atelier de confection italien, leur seul bien au monde, pour s'en aller tenter leur chance aux Amériques. La femme avait longuement hésité, tergiversé, douté. L'Italie était leur pays, leur seule attache. Ils y avaient leurs familles, leurs amis, leur commerce et leurs repères. Ce qui était somme toute fort peu mais qui semblait largement suffire à cette mama qui craignait, ou du moins se servait de cela comme prétexte, que leurs jumelles ne se remettent jamais de ce déracinement. Mina se souvenait parfaitement de sa réaction, comme toujours, si franche et impulsive. Elle voulait partir ! Elle voulait quitter ce village où elle étouffait et où rien ne l'attendait si ce n'était un mariage qui serait arrangé et ne lui conviendrait de toutes façons jamais ! Un mariage insipide avec un homme tout aussi insipide et transparent que sa mère ! Un mariage sans ambition et sans avenir ! Cette vie là n'était pas pour elle et la fringante demoiselle le sentait : sa vie serait ailleurs ! Aux Amériques dans un premier temps puisque telle était la volonté de ce père qu'elle aimait beaucoup et auquel elle ressemblait énormément. La même flamme luisait aux fonds de leurs yeux clairs, le même feu ardent brûlait dans leurs âmes éprises d'aventures et d'absolu ! Mina Vallini était née modeste et dans une famille anonyme, perdue dans la masse. Mais elle n'entendait pas le rester ! Un jour elle parviendrait là où même son père avait lamentablement échoué : elle serait quelqu'un et elle croulerait sous les montagnes d'or et de pierreries fines. Oui, la demoiselle le savait et se savait déjà prête à tout pour assouvir ses rêves de grandeur : elle atteindrait les sommets les plus élevés. Et elle avait raison. Même si pour cela, mais elle ne pouvait le deviner alors, il lui faudrait endurer le pire avant d'y parvenir.

Mina n'avait pas même daigné jeter le moindre regard à cette maison où elle avait pourtant vu le jour tandis que la calèche les emmenait loin, tellement loin de leurs vies. En fait cette nostalgie stupide et vaine que ses proches affichaient tous l'agaçait plus que tout et, s'il n'y avait eu la présence à ses côtés de la seule personne susceptible de l'émouvoir, Mina ne se serait pas gênée pour lancer l'une de ces remarques mouillées d'acides dont elle avait définitivement le secret. Mais Déa était sa jumelle, son pendant indispensable. Si elles s'opposaient en bien des choses, elles se complétaient tout autant et Mina savait qu'elle ne pourrait jamais vivre loin de sa soeur. Les éloigner c'était la tuer. Et la jeune femme le pensait réellement. Déa, sa douce et timide Déa, celle qui se voyait déjà brûler les planches était son essentiel dans ce monde qu'elle méprisait déjà. Mina était un être de feu qui s'emportait très vite, s'enthousiasmait tout aussi vite avant de s'ennuyer plus rapidement encore. Pourtant, alors que sa famille et elle embarquaient sur ce bâtiment qui les mènerait vers les Amériques, elle sentit son coeur se gonfler d'espoir. L'aventure était là, tout autour d'eux. Elle en humait le parfum avec impatience et excitation, se languissant déjà de s'y jeter à corps perdu. A corps perdu... Voilà une expression terriblement bien choisir à vrai dire ! Et si l'aventure commençait en effet le prix à payer serait, lui, proportionnel. Soit des plus élevés.

La traversée devait durer de très longs mois et la promiscuité sur le bateau n'était pas forcément du goût de la jeune Vallini qui préférait musarder sur le pont supérieur et s'éloigner de l'agitation qui s'emparait, semaine après semaine, de tous les passagers. D'ailleurs, en parlant de ceux-ci, aucun n'avait réellement su éveiller son intérêt au point que l'italienne ait eu envie de lier connaissance ni même un semblant de conversation. Un couple de jeunes amoureux faisait cependant exception à la règle. Elle s'appelait Tizziana et lui Hadès. Ils s'aimaient sincèrement, et bien que ce sentiment était totalement étranger à la belle brune, elle les appréciait et leur souhaitait tout le bonheur du monde. Elle était d'ailleurs proche de la petite blondinette le soir où la tempête éclata. Ce soir où les deux amoureux en fuite devaient s'unir devant le capitaine. Raphaelle, une fille qu'elle n'appréciait pas avait emmené Tizziana et Mina attendait sur le pont. La pluie tombait drue et froide mais elle appréciait ce chaos où les éléments se déchaînaient et montraient leur supériorité sur cet être humain qui n'était rien si ce n'est poussière si vite balayée. Une dispute éclata. Deux en fait. Dorian et Hadès semblaient avoir une conversation des plus agitées tandis que la voix de Tizziana résonnait, angoissée. Mina s'était précipitée et avait vu le corps de la poupée blonde basculer par dessus le bastingage, Rafaelle souriant. Mina voulut en avoir le coeur net mais les vagues rugissantes et menaçantes l'en empêchèrent. Le roulis devenait insupportable et déjà l'horreur s'annonçait.

Sentant que le pire était sur le point de se produire, Mina courut aussi vite que le roulis et ses jambes le lui permirent. Elle devait retrouver sa famille ! Pour faire quoi ? Cela elle l'ignorait bien ! Mais elle devait agir ! Sur le pont les quelques personnes réveillées par cette monstrueuse tempête se pressaient, paniquant déjà et venant gêner les manoeuvres désespérées d'un équipage qui devait déjà pressentir que la fin était proche. Mina le lisait dans leurs yeux : ils étaient perdus ! Déa ! Elle devait trouver Déa ! Alors qu'elle retrouvait enfin sa jumelle dans ce navire de plaisance au long cours devenus, subitement, cercueil flottant, une vague immense les souleva des flots avant de les projeter violemment contre une autre vague. Les lames de bois craquèrent avant de céder, laissant les océans pénétrer dans la soute et commencer à les couler par le fond. Le visage trempé et les yeux perçants Mina prit la seule décision qu'elle pensa être intelligente. Attrapant fermement Déa par le bras elle sauta par dessus bord. A bord elles mourraient cela était certain ! Dans l'eau, leurs chances n'étaient pas meilleures mais plutôt tout tenter plutôt que de se faire piéger comme des rats ! L'eau, glacée et en colère les engloutit toutes les deux. Mina et sa jumelle luttèrent quelques instants. Mina était furieuse, oubliant même d'en avoir peur. Lorsque ses yeux se fermèrent, que son corps se fit de coton, la dernière vision fut celle de cette jumelle qu'elle aimait tant.

Combien de temps son corps inanimé vogua-t-il dans ces flots en furie ? Par quel miracle échoua-t-elle sur cette plage de sable blanc où elle ouvrit les yeux ? Mina l'ignorait. Mais ce qu'elle savait en revanche c'est qu'elle était en vie ! Blessée, affaiblie et perdue mais en vie. Et sa première pensée fut pour Déa : où était-elle ? Mina se releva et, boitant, elle partie à la recherche de sa jumelle. Pour la première fois l'italienne foulait le sol de cette île dont elle ne devait plus jamais repartir. Bienvenue à Whispers !

Bien que le soulagement de retrouver sa jumelle en vie et presque sauve fut grand, déjà d'autres questions étaient nées dans l'esprit toujours en alerte de la piquante brune. Cette île où ils avaient tous, et elle ne comprenait toujours pas par quel miracle, échoué ne lui disait rien qui valait de bon. Ils étaient plusieurs à avoir pu sortir plus ou moins indemnes des flots en colère et bien meurtriers. Si Hadès et Dorian faisaient partie de ceux-là ses parents n'avaient pas eu cette chance et le coeur de la jeune orpheline se serra un instant en songeant que leurs corps reposeraient à tout jamais au fond de l'oécan. Paix à leurs âmes et puissent-ils enfin reposer en paix. Ceci fait, ce bien concis et tout aussi bref éloge à leur mémoire fait, Mina avait déjà oublié, tourné la page. S'appesantir sur les défunts, les disparus et les manquants à l'appel ne les aideraient en rien à survivre, eux ! Car, oui, être en vie ne suffisait déjà plus ! Il fallait maintenant s'organiser et vivre ! Et Mina, toujours poussée par cette rage de vivre qui n'allait pas tarder à sceller sa destinée, fut parmi les premières à se proposer pour partir en expédition et découvrir ce que l'île pouvait bien avoir à leur offrir. De toutes façons l'inaction n'était pas pour celle qui, à force d'avoir prié et appelé de ses voeux le souffle de l'aventure, se retrouvait à présent prise dans le tourbillon de celle-ci.

Pendant des jours entiers ses compagnons d'infortune et elle battirent la forêt pour y trouver de l'eau potable et de quoi se nourrir. Véritables Robinson Crusoé ils finirent par établir un petit campement de fortune où les uns e lamentaient et pleuraient encore et toujours leurs morts tandis que les autres s'organisaient doucement. Déa et Mina ne se quittaient pas, trop heureuses d'être réunies dans ce malheur. Il n'y avait que lors de ces expéditions et ces parties de chasse que la brunette consentait à laisser sa soeur. Ce fut une décision qu'elle regretta pourtant amèrement le jour où ils découvrirent l'existence des Sorciers.

Le jour où leurs vies terrestres prirent fin. C'était un jour semblable à tant d'autres. Le soleil déclinait à l'horizon et baignait de ses couleurs vives aux tonalités rouge et orange les lieux. Mina demeurait parfaitement insensible à cette beauté qui, à ses yeux, n'était que poudre aux yeux. Ils vivaient dans un enfer aux allures de Paradis voilà la vérité aussi dérangeante puisse être celle-ci ! Et si certains caressaient encore l'espoir fou de pouvoir un jour repartir Mina, elle, ne se leurrait pas. Elle avait survécu mais cette fichue île serait leur tombeau à tous. Elle ignorait à quel point elle pouvait avoir raison cependant ! Ce soir là Dorian et elle étaient partis en chasse. Peut-être parce qu'ils s'entendaient bien. Peut-être aussi parce que, l'un comme l'autre, ne répugnaient pas à tuer de si mignonnes et inoffensives bestioles. Oui, elles étaient adorables. Mais Mina n'allait quand même pas s'embarrasser de ce genre de scrupules alors qu'elle crevait de faim ! Elle et lui chassèrent donc et ils revenaient vers le campement lorsque des hurlements les firent sursauter. Lâchant leur gibier ils se précipitèrent, courant à perdre haleine, vers l'endroit où ils découvrirent leurs camarades aux prises avec des êtres qu'ils n'avaient jamais vus jusque là. La jeune femme n'eut pas le temps de se poser la moindre question que déjà son coeur s'emballait. Déa ! Elle devait la trouver ! Mais dans cette folie, cette horreur cela semblait peu probable. Elle courtur, ignorant de son mieux les scènes de torture et de mises à mort auxquelles elle assistait impuissante. Soudain elle la vit, aux prises avec un être dont elle ne put voir que la silhouette. Sa jumelle se noyait! Mina courut mais fut vite coupée dans son élan par cette poigne solide qui l'agrippa et la plaqua violemment au sol. Hurlant sous la douleur elle se tut dès qu'elle découvrit les traits de son agresseur. Le diable était bien séduisant pour le coup. Morgan Storm et Mina Vallini venaient de se rencontrer. Elle ne trembla pas même et parvint même à esquisser un sourire hautain et de défi lorsque l'homme lui tint un discours dont elle avait depuis oublié la teneur. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle avait senti son corps s'arquer sous la douleur de la morsure et de ces crocs bestiaux qui déchirèrent ses chairs. Elle aurait voulu hurler mais n'y était pas même parvenue. Après un moment qui lui parut durer une éternité elle perdit connaissance. Et, lorsqu'elle revint à elle, Storm était toujours à ses côtés, lui souriant de la plus sibylline des façons. Mina se redressa, étonnée d'être, une fois encore, vivante. Pourtant, comme le lui appris le Sorcier, elle ne l'était plus vraiment. L'humaine en elle était décédée. Mina était devenue une créature maudite et damnée. L'un de ces êtres mythiques dont elle découvrait, sans même ciller, l'existence : un lycan.

Ecoutant, incroyablement calme et sereine celui qui ne tarderait pas à devenir son amant et mentor lui expliquer la complexité de sa nouvelle réalité, la jeune femme sourit. Ainsi elle ne pourrait jamais quitter l'île ? Pourquoi l'aurait-elle voulu ? Mina aimait ce qu'elle se sentait devenir. Enfin la vraie vie commençait. Et le fait de trouver celle-ci dans la mort humaine n'était pas pour lui déplaire !

Les premières années, les premières décennies même, en tant que Lycane ne furent pas des plus agréables à vivre. Devoir être soumises à cette nature bestiale qu'elle adorait pourtant, ne pas parvenir malgré tous ses efforts appliqués à la contrôler... Tout cela n'était guère fait pour plaire à l'ombrageuse Mina qui piaffait d'impatience de pouvoir enfin ne plus faire qu'un avec ce monstre qu'elle cachait en son sein. Non, contrairement à bien des autres, et à sa jumelle en premier -ce qui la désespérait autant que l'insupportait d'ailleurs- la jolie brune n'avait pas eu le moindre mal à se faire à sa condition de damnée. D'ailleurs, ce mot seul suffisait à la faire sortir de ses gonds ! En quoi était-ce donc une damnation que de se voir subitement dotée d'une durée de vie quasi infinie, de pouvoirs qui défiaient seulement l'imagination et qui faisaient d'elle ce qu'elle avait toujours rêvé d'être : quelqu'un de différent, de supérieur aussi et surtout ! Lycane elle était devenue et Lycane elle était fière d'être ! Que ceux qui avaient un problème avec cela ose seulement venir le lui dire en face tiens ! Mina était connue aussi bien pour ses frasques et ses libertés sexuelles que pour son tempérament de feu et il ne faisait vraiment pas bon lui tenir tête ou la contrarier ! Sa vengeance pouvait alors se montrer aussi perverse que mortelle. Lucan Jensen étant l'un des mieux placés pour le savoir puisqu'elle avait pris un plaisir des plus malsains à dépecer, déchiqueter et boulotter sa femme sous ses yeux terrifiés mais impuissant aussitôt qu'elle eut découvert que cet insignifiant humain -mais néanmoins excellent amant- lui avait menti.

Oui, Mina était cruelle et elle n'aimait rien moins que de vagabonder sur l'île sous cette forme de louve au pelage noir luisant qu'elle savait à présent maîtriser sans dépendre de ces fichus cycles lunaires. Alors elle sentait cette part, si bestiale en elle, libre de s'exprimer, d'assouvir les moindres de ces pulsions meurtrières que sa forme humaine rendait bien moins amusantes. Mina était une louve a temps plein et même lorsqu'elle paradait, se pavanait dans ce luxueux complexe hôtelier où elle était tout aussi bien directrice générale que bras droit de Morgan, elle laissait dans son sillage un parfum sulfureux qui ne laissait que peu d'hommes ou de femmes indifférents. Froide, cinglante et n'ayant certes pas sa langue dans sa poche elle gérait les lieux dans le plus strict respect des instructions et autres directives que lui communiquait son amant le plus régulier, Morgan bien évidemment. Depuis qu'il l'avait transformée Mina lui était restée fidèle du moins dans sa conception des choses bien évidemment. Si elle donnait son corps quand et à qui elle souhaitait (ce qui ne manquait pas d'occasionner quelques tensions avec Morgan qui ne l'aimait pas mais aimait l'idée de la posséder corps et âme) jamais Mina n'abandonnait son coeur. Elle n'aimait pas. Ne l'avait jamais su et se trouvait fort aise de ne jamais le savoir ! Et l'homme qui lui ravirait son coeur n'était pas encore né. Vraiment ? Pas si certain à vrai dire.

Les Lycans vivaient en meute et la lutte pour devenir alpha couvait. Les prétendants sérieux étaient au nombre de trois : les trois Originels. Elle était la quatrième et deviendrait sans doutes un jour la Lupa de l'alpha mais Mina s'en contrefichait éperdument. Elle était loyale et fidèle à sa meute et ne les trahirait jamais ! Et s'il lui fallait, pour leur bien à tous assumer ce rôle si particulier alors elle le ferait. D'autant plus que les jeunes cabots récemment nés et ayant rejoints la meute semblaient pour certains bien fougueux et libertaires. Il leur fallait un Alpha et cela devenait urgent. Elle savait qu'il y avait un favori parmi les prétendants au trône. Mais, bien qu'elle n'en laisserait jamais rien paraître, sa préférence allait à un autre. Un outsider complet qui, elle s'en doutait, ne voudrait sans doutes pas même de ce rôle quand bien même on le lui offrirait. Cael... Cet homme étrange qui l'agaçait et l'attirait tout autant. Cet homme qui semblait la craindre ou l'apprécier... Cet homme auquel elle ne savait pas parler sans avoir envie de le mordre. Cet homme qui, et c'était bien là une chose qui l'insupportait, semblait refuser sa nature animale. Il était encore tellement humain ! Pourtant cette humanité était la raison pour laquelle Mina voulait qu'il devienne leur Alpha. Il serait fort mais juste. Ferait preuve de cette pondération qui leur manquait à tous ou presque. Et puis, mais cela elle était encore très loin de l'admettre, il était le seul dont elle accepterait avec plaisir de devenir la Lupa attitrée. Sottise ? Sans doutes... Ou peut-être pas... L'avenir le dirait peut-être.

Mina est, et voilà bien la première chose qu'il convient de connaître pour qui aurait l'inconscience de vouloir l'approcher, un être entier qui aime et déteste, ne connait ni la demi mesure ni la tiédeur. Elle est passion, violence, fureur, perfidie et perversité... Elle est extrêmes et cela lui convient parfaitement ! Pourquoi devrait-elle donc se contenir, se limiter ou se contraindre alors que cette transformation -qu'elle aime à nommer bénédiction quand tant d'autres y voient une malédiction - a fait d'elle un être résolument supérieur ?

Oui, la demoiselle Vallini n'est pas quelqu'un de facile à vivre ni même à suivre. Orgueilleuse, vaniteuse au possible et susceptible en diable parvenir à tenir une discussion entière avec elle sans que la moindre dispute n'éclate relève sans doutes du plus grand des miracles ! Car même la seule personne à lui être vraiment proche, la seule pour qui Mina concède éprouver ce sentiment abject et dégoûtant qu'est l'amour, il s'agit bien évidemment de sa jumelle Déa, n'y parvient pas. Le conflit, le provoquer lorsqu'il se fait trop long à apparaître étant l'un des jeux préférés de la demoiselle. Et, au jeu du je te taperais sur les nerfs avant même que tu ne puisses seulement le réaliser et l'empêcher Mina est devenue une experte ! Autant dire qu'elle ne figure pas sur la liste des personnes les plus appréciées de l'île.

Cruelle et d'une sauvagerie incroyable dans ses chasses, Mina a rapidement acquis la réputation d'être une garce à la solde des sorciers de l'île. Chose qu'elle ne niera même pas car cela est la plus stricte vérité et qu'elle en est fière. Maîtresse de l'âiné des Storm, elle est aussi son bras droit. Certes il n'y a entre eux aucun sentiment amoureux et Mina adore l'énerver lui aussi en s'envoyant joyeusement en l'air avec tous ceux et toutes celles qui lui plaisent. Libre, libertaire et libertine elle refuse de laisser un sentiment stupide comme l'amour l'aliéner. Elle ne souffre que deux exceptions à cette règle. Déa pour qui elle serait prête à tout même à trahir les siens si la situation l'exigeait. Et l'autre... L'autre elle refuse seulement d'y penser alors oublions cela voulez-vous. Mina n'est pas encore prête pour cela.

Vindicative, rancunière, elle peut néanmoins se montrer une amie fidèle et loyale. L'un des rares qu'elle aime à considérer comme tel étant le directeur de l'agence de voyage locale, Enoch J. Ridley. Amant agréable et doué elle apprécie aussi cette ambition dépourvue de toute moralité qu'ils partagent depuis leur rencontre des plus charnelles. Oui, la jeune femme est une manipulatrice née même son tempérament un peu trop entier lui fait souvent manquer de diplomatie.

Les humains ? Ah oui... Ce peuple inférieur dont elle fit un jour partie ? Elle les méprise, les exècre. Les voir lui rappelant un peu trop ce qu'elle avait été jadis. Si cela ne tenait qu'à elle elle les éliminerait tous. Mais, d'un autre côté, et étant donné qu'ils font d'excellents rôtis et tartares... Autant les garder en vie encore un peu, non ?

En un mot comme en cent Mina est un monstre. Mais un monstre qui, un jour ou l'autre, se découvrira un coeur peut-il encore espérer survivre sur cette île de Whispers ? Excellente question ma foi...